Le premier décembre dernier, j'ai été convié à participer au prix Victor Rossel jeunes.
Pour ceux qui l'ignorent, le prix Prix Victor Rossel, un des plus connus en Wallonie, récompense chaque année un auteur belge écrivant en français. Fort de la notoriété de son ainé, le prix des jeunes est né en 2001. Il réunit treize rhétoriciens wallons et bruxellois qui ont comme mission de lire les cinq livres choisis par le comité du journal le Soir afin d'élire leur texte préféré.
Plus pratiquement, nous avons donc été réunis au Palais des Académies à Bruxelles où une salle avait été aménagée pour que nous puissions discuter tranquillement. Tout cela se passa sous la surveillance bienveillante de deux représentantes qui, précisons-le, n'ont en aucun cas participé aux votes. Un prix jeune et sans influence.
S'il n'y avait qu'une chose à décrire, ce serait l'atmosphère fort impressionnante dans laquelle la pièce était plongée. Le jury avait beau être composé d'adolescents, les livres et les discussions n'avaient rien à envier à leurs homologues adultes qui avaient lieu dans la pièce adjacente.
Ainsi, la concertation s'est passée en plusieurs tours. Chacun a émis son point de vue sur le livre qu'il ne considérait pas assez méritant pour passer au suivant ou, au contraire, celui dont il ne pouvait imaginer se passer. De fil en aiguille un premier livre a été mis à l'écart.
S'en sont suivis un deuxième, un troisième et seuls sont restés en lice La Maison de l'âme de Chantal Deltenre et Feu de Régine Vandamme. Les deux livres étant indéniablement de qualité, les esprits cogitèrent à la recherche d'arguments imparables et le ton de la discussion est monté d'un cran. Finalement, comme un compromis ne semblait pas pouvoir se dessiner, nous sommes passés à un vote secret pour désigner le vainqueur de l'édition 2010. Par huit voix contre cinq c'est le roman sur la systématisation en Roumanie, comprenez La Maison de l'âme, qui a été élu. Et je profite de cet article pour féliciter Chantal Deltenre pour qui, d'ailleurs, j'avais voté ce jour-là.
Mais l'aventure ne s'arrête pas là, en effet, après une remise des prix ponctuée par quelques retards causés par madame Deltenre et Caroline De Mulder, gagnante du Prix Rossel adulte pour son roman Ego Tango, qui ont du faire le chemin depuis Paris, nous avons été invités à interroger notre lauréate. Nous avons également eu l'opportunité de faire quelques photos souvenirs avec elle. Entreprise au combien intéressante, vous l'imaginez. De même, un journaliste qui était justement à la remise des prix nous a demandé d'écrire pour son magazine. Proposition que j'ai personnellement acceptée et qui m'a conduit à écrire plusieurs critiques pour le mensuel « Indications ». Je ne vous cache pas une certaine fierté à être ainsi publié. De plus, les corrections souvent judicieuses de journalistes reconnus permettent de s'améliorer et de tirer pleinement profit de ce travail.
J'aimerais, en guise de conclusion, complimenter les autres membres du jury pour leurs points de vues éclairés, leur rhétorique aiguisée et ce qu'ils ont pu m'apporter au terme de cette journée qui restera, je pense, un bon souvenir pour nous tous. Ainsi que remercier Madame De Roeck, mon professeur de français, qui est l'instigatrice de ma présence à cet événement.
Allan Debatty. 6D