
http://rtc.be/reportages/262-general/1464721-charlie-hebdo-une-marche-des-etudiants-de-liege-1
Textes écrits et lus par nos élèves lors de la marche "Je suis Charlie"
Nos valeurs en danger
Nous sommes particulièrement touchés par les actes honteux qui ont été commis à Paris par trois criminels qui se prétendaient être de bons musulmans. Contre les crayons, les fusains et les bulles, ils ont sorti les kalachnikovs. Quelle preuve de faiblesse et de lâcheté !
Ils ont offensé la religion islamique et l’ensemble de ses pratiquants. L’immense majorité des musulmans sont les premières victimes collatérales de ces attentats.
Les fanatiques ne défendent jamais leur religion ou une quelconque valeur. Ils s’attaquent à la liberté pour chercher à imposer, à tous, une pensée unique et totalitaire.
Ces trois personnes ont porté atteinte à notre société démocratique basée sur le droit et la liberté d’expression. Ils ont fait preuve d’antisémitisme et d’intolérance envers la liberté.
Ils ont visé Charlie qui représentait la tolérance, le libre arbitre et l’égalité de toutes les personnes sur terre.
Charlie Hebdo ne faisait qu’utiliser l’actualité pour créer un journal satirique afin de dénoncer les injustices, les inégalités et les discriminations en cherchant à prouver que tous les humains doivent être égaux.
Admirons que, malgré ces actes horribles, Charlie se relève et continue ce qu’il a toujours fait : dénoncer les gens qui ne savent pas rire pour défendre la démocratie.
Alors comme nous, n’ayez pas peur de vous exprimer de toutes les façons démocratiques que vous voudrez, en gardant toujours du respect pour les personnes visées.
Nous sommes tous égaux en droit et en devoir quelque soit notre mode de pensée pourvu que l’on respecte la liberté de l’autre, comme l’autre doit respecter ma liberté.
Liberté, tolérance et culture sont les mots véhiculés par notre école et prouvent pleinement que les élèves et le corps enseignant de Liège 1 étaient, sont et resteront dans la lignée des idées défendues par le journal Charlie Hebdo.
Citons Martin Luther King : « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous mourrons tous ensemble comme des idiots ! »
Je suis Charlie, Liège 1 est Charlie et nous sommes tous Charlie, aujourd’hui et pour le futur.
Les élèves de 2F
Aujourd’hui, je suis triste, triste pour ces 17 personnes, ces 17 victimes.
Je suis triste de me rendre compte que non, « Cela n’arrive pas qu’aux autres. » et qu’on a porté atteinte à la liberté d’expression, devenue si sacrée dans nos pays.
Triste que malgré notre lourd passé, l’histoire n’a de cesse de se répéter et que l’humanité ait toujours tant de mal à faire preuve de respect vis-à-vis d’autrui.
Triste que l’amalgame soit tel que certains ne puissent plus différencier les croyants des extrémistes.
Triste de voir que tant de personnes autour de moi semblent oublier l’important au final : l’être humain.
Aujourd’hui, je m’exprime en hommage à toutes ces victimes, celles qui se battaient pour la liberté d’expression, mais aussi celles qui étaient au mauvais endroit au mauvais moment. L’être humain, s’est perdu, il a oublié l’essentiel : son passé. Il est condamné à le revivre tant que la haine s’imposera comme seule issue possible ; car après tout la haine appelle à la haine.
Les massacres perpétrés n’ont eu autre effet que de rendre « Charlie Hebdo » immortel, de le faire renaître au nom de la liberté d’expression des citoyens. C’est avec un message d’humanité que je décide d’honorer aujourd’hui le professionnalisme des forces de l’ordre et des unités de secours mais aussi et surtout la mémoire des victimes et la peine de leur famille.
Audrey
Les journalistes de Charlie Hebdo étaient des soldats de la liberté. En effet, ils défendaient les mêmes valeurs que celles que notre école, l’Athénée Royal Charles Rogier Liège 1, soutient : la culture, la tolérance et la liberté. L’école nous forme, nous les jeunes, à acquérir un esprit ouvert à toutes les différences qui existent entre les Hommes. Malheureusement, par manque de connaissances et d’éducation, certaines personnes ne le développent pas assez. Pourtant, c’est cet esprit qui nous permet de critiquer, de penser et enfin de nous exprimer ou parfois de nous révolter librement contre les dogmes de la société et c’est pourquoi nous sommes venus aujourd’hui au Perron qui est le signe des libertés communales de Liège. Nous sommes révoltés car un manque de respect idéologique comme celui-ci est injustifiable. En effet, ces terroristes ont touché notre plus grand moyen d’expression : l’humour. Et aujourd’hui, nous souffrons tous, nous avons mal à notre démocratie.
Chloé
La presse est un symbole, tout comme le fait de la détruire. C’est le peuple qui valorise les symboles. Isolé, un symbole est dénué de sens ; et c’est ici plus particulièrement la liberté d’expression qui a été victime, clé de voute du grand édifice qu’est la démocratie. Nos soldats de la liberté luttaient contre le fanatisme. Même si ils étaient souvent laïques ou athées, Laurent Ruquier nous l’a rappelé, ils défendaient la possibilité pour chacun d’avoir sa religion et des origines différentes dans chaque pays.
Je vais conclure par les mots de Philippe Besson, « Nous sommes encore debout. Ils ont tués l’intelligence, ils ont tués l’irrévérence, ils ont tués l’insolence, mais puisqu’ils nous veulent mort, il faut que nous soyons vivants. La réponse : c’est vivre.
Sacha
Si nous nous sommes mobilisés en ce jour, ce n’est pas simplement pour honorer la mémoire des victimes, bien que nous soyons très affectés par leur disparition, mais c’est surtout pour transmettre notre volonté de soutenir et défendre le droit à la liberté d’expression. Comme Chloé vient de le rappeler, les valeurs attaquées lors de cet horrible évènement correspondent en tout point à celles de notre école, à savoir le respect d’autrui, celui de ses idées, l’ouverture d’esprit, l’esprit critique et bien sûr la liberté, en l’occurrence la liberté d’expression.
Si notre école est rassemblée ici, c’est parce qu’elle refuse de fermer les yeux sur de telles atrocités. C’est la même philosophie qu’adoptait Charlie Hebdo. En effet, comme le disait le philosophe Alain, dire « oui », c’est fermer les yeux, s’endormir, suivre, sans s’exprimer, sans volonté. Au contraire, les regrettés Charb, Cabu, Wolinski, Tignous et Honoré et toute l’âme-même du journal de Charlie Hebdo s’opposaient, osaient dire « non », et, à travers leurs dessins, leur art, portaient en dérision des faits de société. Ils osaient refuser d’admettre le premier aspect des choses, les préjugés, les amalgames : ils réfléchissaient, réfléchissaient à la vie, et surtout, s’exprimaient.
Cet attentat, cette horreur, qui avait pour but de détruire cette liberté, n’a servi qu’à faire prendre conscience de son importance. C’est pourquoi je terminerai par ceci : la liberté d’expression est quelque chose de précieux, et, dans une démocratie digne de ce nom, tout le monde doit y avoir droit. Par conséquent, exprimez-vous, combattez la peur et luttez pour conserver cette liberté !
Nicolas et Alexandra
Jeudi dernier, le 8 janvier 2015, j’ai eu 17 ans. Ce fut une drôle de journée pour fêter son anniversaire...
Ce jour-là, ce n'est non pas avec un grand sourire que je me suis réveillée mais bien avec une profonde tristesse. Triste pour ces horribles actes barbares commis la veille, triste face aux réactions de certains. Ce 7 janvier 2015, douze personnes ont été assassinées dans les atroces circonstances que nous connaissons tous. D’autres ont suivi… Je sais bien que tout le monde ne cautionnait pas toujours les caricatures de ces journalistes. Néanmoins, rien (ABSOLUMENT rien) ne justifie de tels actes. C'est tout simplement inhumain. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que ce sont ces hommes qui se sont battus jusqu'au bout pour notre liberté d'expression à tous. Le 7 janvier 2015, ce n'est pas seulement un journal ou un pays qui a été touché, ce sont toutes les valeurs démocratiques et laïques défendues par des dizaines, des centaines, des millions de citoyens du monde. C’est une partie de nous tous qui s’en est allée.
Comme pour la plupart d’entre nous, les inévitables discussions et débats ont jailli de toutes parts et c'est un sentiment de mal aise qui m'est resté. J'en viens à présent à certains propos qui m'ont profondément choquée. Les personnes qui profèrent des paroles telles que "Ils l'ont bien cherché!", "Quand on joue avec le feu, on se brûle", il faut croire que l’humour n’a apparemment de limites que pour les gens limités ! L’esprit critique et l’humour sont une richesse. J'aimerais d’ailleurs vous rappeler quelque chose : ces personnes ont été assassinées parce qu'elles défendaient vos droits et vos libertés. Avoir des propos de ce genre, c'est approuver le crime de personnes innocentes. Ça fait de vous des lâches.
À mes chers amis musulmans maintenant! Vous devez certainement vivre des moments extrêmement durs et j'en suis consciente. Des fanatiques ont commis un acte ignoble en utilisant le nom de votre religion. Évidemment, ça en ravit certains et voilà déjà que les fameux amalgames stéréotypés font surface! C’est pour ça que je le dis haut et fort aujourd’hui : « Non, la bêtise n’a pas de religion ! » Mes amis, notre monde est rempli de sots et nous ne savons rien y faire... Heureusement, nous ne sommes pas tous comme cela et beaucoup d'entre nous luttent contre ces amalgames islamophobes. Je crois que vous avez bien plus d'amis que ce que vous pourriez penser, je vous assure.
Je pense également qu'il ne faut pas tomber dans ce "piège politique" comme disait Robert Badinter. Ce qui est arrivé ces derniers jours ne doit pas nous diviser. Ne succombons pas au communautarisme! Nous opposer les uns aux autres, c’est exactement ce que veut l’extrême droite ou encore ces terroristes. C’est tout simplement leur donner raison. Les événements survenus au cours de la semaine passée doivent au contraire nous rapprocher d’autant plus, nous souder. Notre union ne fait que renforcer la lutte contre la haine. Nous nous devons tous d'être là les uns pour les autres pour montrer que nous sommes avant tout des êtres humains qui se battent au nom d’une même cause : la Liberté.
Jeudi passé, ce fut en effet une drôle de journée pour fêter son anniversaire.
Mais aujourd'hui, c'est une journée parfaite pour nous unir et pour perpétrer tous ensemble le combat que Charlie Hebdo (et bien d'autres!) mènent, le combat pour notre Liberté.
Je ne dirai pas que je suis Charlie mais que nous le sommes tous.
Margaux Clément, 6B
Une marche. De Liège 1 au Perron. Une marche silencieuse pour apporter notre soutien à Charb, Cabu, Wolinski, Maris, Tignous et bien d'autres, trop nombreux, qui ont préféré privilégier leur liberté à leur sécurité.
Aujourd'hui, le monde tournera en se souvenant que sa liberté fut bafouée le 7 janvier. Des enfants se réveilleront en voulant être caricaturistes ou journalistes, en voulant être les fers de lance de la société, en permettant au monde de rire ou de pleurer librement. Nos voix seront entendues.
Je mets au défi quiconque de taire son idée individuelle, de se ranger à son insu dans la démagogie sécurisante, d'oublier son avis propre dans la fadeur d'une opinion qui n'est pas la sienne. Nous nous tiendrons droit et n'oublierons pas, ni dans 3 jours, ni dans 3 ans.
Nous portons aujourd'hui une affiche indiquant « je suis Charlie ». Plus qu'une marque de soutien, c'est une carte d’identité. Nous pouvons y lire que chaque personne la brandissant est conscient de ses droits à la parole. Qu'elle se rend compte que le 7 janvier, ceux qui sont mort défendaient une cause plus noble que ceux qui les ont attaqué. Elle sait à quel point ses droits ont de l'importance, et que le reconnaître est un devoir.
Aujourd'hui, et pour le reste de ma vie, je suis et je resterai Charlie, comme tous ceux qui ont la moindre conscience de ce qu'ils sont.
Bernard